Les interprètes de l’ONU pendant l’épidémie de COVID-19 : la nouvelle façon de travailler

Il s’est avéré qu’en raison du COVID-19, non seulement le personnel des agences de traduction et les traducteurs indépendants ont été confrontés à de nouveaux défis, mais aussi les interprètes simultanés de grandes structures internationales telles que l’ONU.

 Les interprètes simultanés de l’ONU, dont le travail, même dans des conditions normales est souvent déjà associé à beaucoup de stress. Ont dû s’adapter rapidement aux nouvelles conditions de travail et changer le modèle d’interaction entre eux qui était utilisé depuis des années, voire des décennies.

Qu’est-ce qui a exactement changé pour les interprètes de l’ONU pendant l’épidémie ?

 Tout d’abord, ils se sont retrouvés privés de leur lieu de travail habituel, d’une cabine d’interprétation. Ils ont dû apprendre à faire leur travail pratiquement dans des « conditions inadaptées », chez eux. En fait, la cabine offre une bonne isolation phonique,  et ainsi l’interprète en simultané peut se concentrer pleinement sur le discours qu’il rend, contrairement à une situation de travail à la maison. Il se retrouve donc à avoir besoin d’une double concentration non seulement pour réaliser au mieux son interprétation, mais également pour faire face aux nuisances sonores externes : le  bruit provenant de la rue, les sons émis par les enfants et les autres membres de sa famille. En même temps, lorsque la communication avec le locuteur se produit via une communication vidéo, l’interprète, dès fois, entend très mal et perd le fil principal du discours. Et tous ces désagréments doivent être gérés en l’absence de l’aide d’un partenaire généralement dans la cabine ou l’on travaille au moins à deux.  Et même lorsque le deuxième interprète fait une pause, il suit toujours ce qui se passe, prend des notes et, dans une situation difficile, peut venir au secours et soutenir son collègue. Comme l’admettent certains interprètes simultanés, « travailler seul parfois n’est pas du tout facile ».

 Lors de l’interprétation à distance, les interprètes simultanés, en plus d’être sous tension constante en raison de la qualité du son, surveillent simultanément de nombreux écrans, puisque des groupes sont créés pour travailler pendant la réunion on-line de l’ONU, pour la communication entre les participants.

Ainsi, travailler à domicile est un véritable défi pour les interprètes en simultanés qui doivent faire face seuls à de nombreux soucis, et malgré cela réaliser une interprétation de bonne qualité.

Cependant, comme le disent les interprètes eux-mêmes, il  y a également du positif dans le fait qu’ils ont dû restructurer leur travail si rapidement.

– Premièrement, ils peuvent désormais être sûrs de pouvoir s’adapter facilement et rapidement à n’importe quelles conditions.

– Deuxièmement, le nombre de leurs heures de travail a été réduit, car il y  a moins d’événements et de réunions, ce qui leur permet de consacrer plus de temps au développement professionnel et à la généralisation de l’expérience acquise (compilation de glossaires, etc.).

 On dit que dans toutes les situations de crise il existe des opportunités, et les interprètes en simultanés de l’ONU ont réussi à les saisir et à les utiliser pour s’améliorer afin de confirmer une fois de plus leur statut de professionnels de l’interprétation de haut niveau.

Pour savoir plus sur le travail d’interprètes de l’ONU pendant la période de confinement lisez l’article suivant en français :

COVID-19 : comment les interprètes de l’ONU adaptent leurs méthodes de travail