Traduction et transcription vidéo du russe vers le français: Bonjour, je m’appelle Igor Burlakov et vous regardez le nouveau programme de l’émission « Parlons des vins ». Nous allons continuer à vous expliquer les technologies de la production des différentes boissons alcoolisées, comme toujours nous allons vous présenter les meilleurs producteurs et vous détailler les différentes boissons que vous pouvez trouver dans notre cave à vins. Aujourd’hui nous allons vous parler d’un bon producteur de vins de table et de dessert, qui a peu été mentionné (ce qui me semble plutôt injuste) ces dernières années dans notre littérature. Il s’agit, donc, du domaine de “Massandra”, fondée en Crimée en 1890 par le conte Golitzine.

Mais avant de vous raconter l’histoire de ce domaine unique, j’aimerais vous montrer les vins que vous pouvez acheter dans les boutiques de Tallinn, en particulier, les vins que vous pouvez voir en ce moment sur notre table et que vous pouvez découvrir chez « Regalia », où vous trouverez également la collection la plus complète des vins de ce domaine extraordinaire de Massandra – à partir des vins de table aux vins les plus chers et les bouteilles de collection qui coutent jusqu’à 2000 couronnes (125 €) et plus.

Maintenant soyez les bienvenus en Crimée – nous allons commencer à vous raconter l’histoire du domaine de « Massandra ».

Traduction et transcription vidéoLa Crimée, Tavrida, Tavrika, une région pleine de légendes, admirée par les poètes est un pays merveilleux et abondant. Les collines caressées par le soleil du Sud, subliment les pieds de vigne. Crimée et viniculture sont inséparables comme terre et ciel. Au V e siècle av. J.-C. le vin sur les bords de la Tavrida était déjà honoré par les anciens Grecs et par les Génois au Moyen Age. Au XVII siècle le conte Vorontzov a établi les traditions de la production russe. Aujourd’hui « Massandra » est l’emblème de cette histoire centenaire de viniculture, et porte ses meilleures traditions ainsi que sa qualité incontournable.

Nikolay Konstantinovich Boiko, Directeur Général de «Massandra»:

Depuis l’époque du comte Golitzine nous sommes chanceux d’avoir pu garder ce domaine avec ses vignobles et ses traditions crées depuis plusieurs années, décennies et siècles. Et nous avons eu également la chance de garder cette collection unique de vins. Je suis persuadé que « Massandra » était, est, et sera un phénomène unique qui vivra pour toujours en continuant à attirer et passionner nos amis, nos partenaires et les amateurs des vins de Massandra.

Le groupement national Agrarno-industriel « Massandra » est une coopérative de neuf exploitants agricoles, plus de 4000 hectares de vignobles sur les pentes montagneuses du bord du Sud de la Crimée, de Pharos jusqu’à Soudak. Plus de 50 des meilleurs vins de Crimée sont pour la plupart des grands domaines et des produits de haute qualité – plus de 12 000 000 de bouteilles par an. Cette vinothèque est la plus grande dans le monde à être publiée dans le Livre Guinness des records avec une seule collection. Plus de 800 variations d’échantillons du fond commercial des vins de domaine de Massandra, plus de 200 médailles d’or et d’argent. Cinq Grand Prix ainsi que cinq Super Grand Prix gagnés lors des dégustations et concours internationaux. «Massandra» c’est 110 années de perfectionnement à l’élaboration des vins.

La production des vins est l’un des métiers les plus anciens du monde, et la capacité d’apprécier un bon vins est un signe de haute culture. Tremper ses lèvres dans un bon vins de Massandra veut dire toucher l’histoire de la perfection de ces vins.

L’année 1894. Selon l’ordre de l’Empereur Souverain Nikolay II la construction de la cave principale de Massandra a été initiée. Le site de construction et les considérations des demandes techniques pour la conservation et la fabrication de vins ont été choisies par le conte Lev Sergeevitch Golitzine, le principal spécialiste des productions des vins des domaines en Crimée. Et dans la même année jusqu’à la fin 1897 le projet de cette construction importante a démarré et emmené à terme. Ainsi la cave a pu accueillir ces premiers lots de vins.

Nikolay II lui-même a activement participé au processus de fabrication en visitant régulièrement les caves et les vignobles. Il aimait surtout les vins cuits de Porto (Porto rouge Livadia) portant toujours dans l’intérieur de ses bottes une petite bouteille de ce vins.

Pour la première fois un porto original de haut qualité a été fabriqué en 1891. La technologie de la production de ce vins a été élaboré d’après la proposition du conte Goulitzine par l’œnologue de Massandra Bianchi. Ce Porto a beaucoup été apprécié par les connaisseurs de vins en devenant rapidement populaire. Au début du 20ieme siècle ce vins était connu comme «la boisson noble des intellectuels russes».

Le gout de ce Porto – tendre, voluptueux, avec des notes raffinées, typiquement prononcées de la sorte, qu’en même temps complexe, harmonieux et fort, avec des extraits agréables des différents tanins. Ces vins possèdent une sorte de vivacité incroyable.

Aujourd’hui dans la collection mondialement connue de Massandra sont représentés plusieurs Portos de toutes les récoltes à partir de 1891.

La gloire des vins de Massandra a rapidement pénétré l’Europe. Les muscats de Crimée étaient fournis par Nikolay II à la cours monarchique d’Angleterre (Edouard VII, Georg V et de la Reine Victoria), et l’Impératrice russe Alexandra Fedorovna donna sa préférence au vin Aleatiko Ayu Dag Lagrimas Christi.

L’Impératrice admirait le bouquet tendre, orignal et délicat de ce vins de dessert, qui à travers le sol rocailleux et chaud a pris la respiration douce et sucré du soleil du Sud. Le gout de ce vins moelleux, avec des notes de miel, comme les bras tendres des amoureux, peut être comparé avec un baiser d’amour, doux, touchant et beau; ce bouquet, sans l’ombre d’un doute a été crée pour les amoureux en faisant naitre les meilleurs sentiments de l’être humain.

Il est impossible de fabriquer les vins de dessert: Aleatiko, Pino Gris, Kokur, Bastardo, Muscat Blanc de la Pierre Rouge, Tokay, dans d’autres parties du monde. Chaque vins est bon et particulier à sa propre manière. Et il est parfois vraiment difficile de donner sa préférence à un seul vins.

Le patriarche de l’industrie vinicole russe le conte Lev Sergeyevich Golitzine, grâce à son talent extraordinaire et son énergie débordante à la fin du XIX e siècle a réussi à donner une exemplarité au domaine des vins du bord du Sud de la Crimée. Il a également donné naissance à l’école russe de viniculture, ou le vigneron mets au service de son métier une science et en même temps profite de l’art de la vinification afin de créer des vins extraordinaires. La cave centrale de Massandra a été construite d’après l’initiative du conte Golitzine; qui ensuite a également initié la création de la collection légendaire des vins de Massandra, car il pensait que la formation des vignerons d’une bonne lecture des saveurs était un aspect important comme pour toute la société en générale.

La collection des vins du conte Golitzine comptait plus de 450 milles bouteilles. Il en a vendu ou offerte une très grande partie au Tsar, l’autre partie est restée dans ses propres caves, et la plus grande a été distribué gratuitement parmi les gens avec une idée très noble, celle d’aider les gens à mieux connaitre les bons vins et ainsi former la tradition à la consommation et la dégustation.

Une petite partie de la collection du conte Golitzine a été retransporté du Palais de Livadia et du Nouveau Monde (le nom de la propriété du conte Golitzine en Crimée) à Massandra en 1922.

«Le septième ciel» est un des vins du conte Golitzine les plus intéressants et les plus connus. Pour célébrer le 150eme anniversaire de ce vin les vignerons de Massandra ont réintégré la fabrication de ce vin magnifique dans la gamme des vins de dessert de Massandra du début de l’époque Soviétique.

1917-1920 étaient des années de troubles et de révolutions, c’était aussi une page blanche de l’histoire des vins de Massandra. Toutes les caves ont été emmurées pour laisser patienter les vins pour des temps meilleurs. A la naissance du gouvernement Soviétique, la fabrication des vins a été rétablie une nouvelle fois, et enfin les caves ont pu accueillir leur premiers visiteurs, parmi eux l’écrivain Soviétique bien connu Maxime Gorki dont une plaque à sa mémoire est toujours présente sur les murs de la cave avec ses commentaires: «J’étais-là, en buvant avec admiration ces vins. Je suis parti désabusé que par manque de temps». De tous les vins Maxime Gorki aimait surtout celui de Madeira. Il n’était pas le seul personnage connu à l’aimer, comme Grigori Efimovitch Raspoutine qui en buvait toujours en grande quantité et l’appelait avec tendresse « petite Madeira ».

On dit que le vin de Madeira né deux fois par le soleil, «la première fois dans les vignobles pour atteindre la maturité du raisin, et la deuxième fois – dans les fûts de chêne gardés au soleil». Ses qualités sont identiques aux originaux du Portugal, avec une couleur plus puissante et dorée, un bouquet plus vigoureux et agréable, et un goût complet et raffiné. Cette assemblage achevée et austère est une des qualités les plus typiques du vin de Madeira de Massandra, c’est ce qui le place dans le groupe des meilleurs vins forts.

Pour ses notes fines, harmonieuses, sa touche de goût de cognac et des noix, le vins Madeira est nommé de temps en temps «le cognac des femmes». C’est un magnifique apéritif pour le début des dîners ou des déjeuners.

Un autre groupe de la collection de Massandra est formé par les vins de Xérès, qui sont des vins ancestraux, nobles et éternels. Ces vins sont toujours caractérisés par des qualités très hautes qui montrent des résultats exceptionnels de longévité.

Xérès est un patriarche dans la collection des vins de Massandra, en 2001 à la vente publique de Sudba (nom de la ville) une bouteille de ce vin précieux aux couleurs ambrées a été vendu pour 50 000 de dollars US. Parmi les vins existants en ce moment Xérès est le plus puissant, toujours plein de jeunesse et de piquant, c’est un vin vif, fin et impressionnant, aussi beau qu’un cadeau de la nature généreuse du Sud et d’un grand travail humain. «Si tu es fatigué et sans forces, bois un verre de Xérès, il pénétrera comme le feu dans tes veines et mettra ton cœur en flamme».

En 1941 la guerre approche en Crimée. Le gouvernement décide de mettre en place une Commission d’évacuation d’urgence des vins de Massandra, supervisée par Mikoyan (un homme politique et dirigeant de l’Union des républiques socialistes soviétiques); ainsi qu’un local opérationnel avec le Directeur du domaine, Nikolay Konstantinovich Sobolyev. Jour et nuit, ignorant la fatigue, les employées de Massandra préparaient les vins pour un long et dur voyage: chargeant les bateaux avec les barriques en chêne, mettant soigneusement dans les soutes les bouteilles de collections anciennes. Quand les fascistes se sont engouffrés en Crimée l’Administration de Massandra a reçu l’ordre de faire disparaître le reste du vin non évacué.

Les gens pleuraient à l’exécution de cet ordre. Les vins coulaient dans la mer. L’eau dans la baie de Yalta est devenue rouge foncée, dense et sucrée. Les bateaux soviétiques attaqués par les avions de l’ennemi continuaient l’évacuation «des réserves d’or » de Massandra. Ils trasportaient les bouteilles vers les rives d’Anapa, Bakou, Kouïbychev, Novorossiisk et Tbilissi. C’est ici que les fameux vins de Massandra ont trouvé un refuge temporaire. C’est le 16 Avril 1944 que le maréchal Voroshilov de l’Union Soviétique entre dans l’usine de Massandra qui venait d’être libérée des fascistes. Malgré les dégâts causés par la guerre et toutes les difficultés, les œnologues de Massandra ont pu recommencer leur travail. Et en 1945 les caves avaient déjà accueilli de nouvelles bouteilles de garde. Dans cette collection les vins de cette année portent le nom de « vins de la victoire ».

Alexandre Aleksandrovitch Egorov. On dit à Massandra que son don d’œnologue lui a été offert par Dieu lui-même. Le parcours d’Egorov n’a pas été facile, il a débuté sa carrière comme simple ouvrier à l’usine, et seulement après avoir étudié toutes les étapes de la production du vins il est devenue l’œnologue principal de Massandra. Son succès dans le domaine de la fabrication du vin est indiscutable. Il a gagné sa réputation en Géorgie et Azerbaïdjan, ou il a réussi à améliorer les caractéristiques des vins de marques locales et les mettre à un niveau de qualité européenne. Egorov a élaboré le processus de fabrication de plusieurs vins de desserts de Massandra, c’est grâce a son talent que le monde a pu connaitre l’un des meilleurs vins liquoreux; le Muscat Blanc de la Pierre Rouge.

L’ingénieur de fabrication, le petit fils de l’œnologue A.A.Egorov:

Nous sommes près de la niche ou se repose un chef-œuvre de bouteilles issues de la viniculture de Crimée, le Muscat Blanc de la Pierre Rouge. Les variétés du muscat sont présentes et cultivés sur tout le bord du Sud de la Crimée, mais c’est seulement près de la roche qui s’appelle «La Pierre Rouge» à côté du Gourzouf qu’elles donnent des notes spécifiquement citronnées, qui ne peuvent être obtenues dans aucun autre lieu. Le vin est un produit local, qui peut donner des notes différentes avec la même variété de raisin venant de plusieurs endroits. Alexandre Egorov a été le premier spécialiste à avoir remarqué les particularités de cet endroit, il a donc, séparé cette zone de toutes les autres afin que les muscats ne se mêlent pas avec d’autres venant de sites différents. Par ailleurs, la dénomination «Muscat Blanc de la Pierre Rouge» a été donné par rapport au nom du lieu ou cette variété de muscat est cultivée.

Ce vin est le seul de l’Union Soviétique à avoir gagné deux Grand Prix. Lors d’un de ces Concours mondiaux un Lord anglais qui en était le Président; après l’avoir dégusté, dit: “Messieurs, on vient de nous servir un vin d’une si haute qualité qu’il serait blasphématoire de le boire en restant assis. Alors, je vous en prie, Messieurs, levez-vous”. Quand les membres de la Commission ont découvert le numéro de ce vin, c’était bien sur notre Muscat Blanc de la Pierre Rouge qui bien évidemment a obtenu le Grand Prix. Ce vin a triomphé à tous les concours ainsi qu’à tous les salons en obtenant toujours les meilleurs points lors des dégustations.

Très peu de gens se rendent compte des vertus curatives du vin. En effet, le vin améliore le métabolisme et l’état de santé générale. Les dernières recherches confirment que la consommation modérée de vin est un moyen de se protéger des maladies cardiaques. Ce paradoxe Français est bien connu.

Les statistiques des dernières années montrent qu’en France il y a deux fois moins de crises liées aux maladies cardiaques qu’aux États-Unis. L’explication est que les français sont des consommateurs réguliers de vin. On peut en tirer une conclusion vitalement important, le vin est un élixir de vie et doit être présent à votre table.

A part de ces vertus curatives, le vin possède également un très fort potentiel spirituel. Ce n’est pas un hasard que sa couleur rouge vif est fortement associé à celle du sang du Christ. Pour l’Eucharistie sacrée l’église russe achetait ce vin auprès de différents fournisseurs. Mais à la fin du XXème siècle lors de dégustation privée de l’éparchie, le Cahors Yuznoberezhniy a été qualifié comme le meilleur vin pour l’exécution de l’Eucharistie. Maintenant il est régulièrement acheté par les églises Orthodoxes de France et de Grèce (le fameux Centre orthodoxe à Athos).

Grace aux anciennes technologies testés par le temps et aux standards de qualité très rigoureuses (GOST: normes Soviétiques) de l’époque de l’Union Soviétique, les fameux vins de Massandra sont de meilleure qualité et plus purs d’un point de vue écologique que certains de leurs homologues européens.

Le climat du bord du Sud de la Crimée est idéal pour la fabrication des vins de desserts forts et liquoreux. Il n’est pas possible d’avoir de récoltes convenables dans n’importe quel autre endroit de la planète pour la fabrication de ces vins uniques. C’est pour cette raison qu’il est économiquement préférable de fabriquer ici ce genre de vin. Par contre, dans la palette des vins de Massandra les vins de table sont également présentes. En ce moment il y a trois sortes de marque et quatre marques «exceptionnelles».

Les vins de table sont de bons accompagnements pour les plats de fruits de mer et viande blanche. L’opinion que les vins de table ne vivent pas longtemps est erronée. Les spécialistes des vins de Massandra le savent d’après leur propre expérience. Dans la collection de Massandra il y a des vins de table de 1892 qui se gardent bien et qui, sans doute, se garderont encore plus longtemps.

A la fin de l’histoire de ces vins de collection uniques, nobles et raffinées, on peut noter que ces perles des réserves de Massandra avec leur goût magnifique, leur couleur splendide, leur bouquet fin et envoutant, restent toujours en mémoire et donnent un plaisir incroyable.

Le plaisir que procurent les vins de Massandra est tout à fait particulier et comme ces vins sont un symbole des anciens secrets et traditions, ils révèlent le travail et le soin de plusieurs centaines de mains humains. On ne pourra jamais dire qu’il y a trop de ces vins dans le monde, et comme ils sont uniques tel un œuvre d’art, ils gardent en eux la fougue et l’âme de leurs créateurs.

Nous venons de vous raconter l’histoire de l’usine des vins de table et de dessert de Massandra et nous vous avons présenté ses produits. Il ne vous reste plus qu’a en acheter, déguster et nous envoyer vos commentaires. Nous remercions le bureau du représentant de l’usine de “Massandra” en Éstonie.